Le gouverneur de la Banque d'Espagne, José Luis Escrivá, a souligné que les rapports annuels de 2024 et 2025 confirment l'existence d'une demande excessive extraordinaire sur le marché du logement qui « va probablement s'accentuer dans les années à venir ».
C'est pourquoi il a plaidé en faveur de la mise en œuvre de mesures issues de la collaboration de toutes les administrations, au niveau local, régional et national, visant à encourager et à développer l'offre de logements.
« Il s'agit d'un sujet qui concerne les trois niveaux de l'administration publique », a déclaré M. Escrivá en réponse aux questions des médias sur la problématique de l'accès au logement à l'Université internationale Menéndez Pelayo (UIMP) de Santander, avant de participer au cours « Immigration et politique industrielle : défis et opportunités pour l'Espagne ».
Le dernier rapport de la Banque d'Espagne estime le déficit de logements entre 400 000 et 450 000 unités pour la période 2022-2024, ce qui réduit quelque peu le déficit précédent de 600 000 unités en 2023. Ce déséquilibre est particulièrement significatif dans les cinq provinces où la demande de logements est la plus forte, à savoir les pôles d'attraction économiques que sont Madrid, Barcelone, Valence, Alicante et Malaga.
« Le problème du logement conditionne l'avenir, présent et futur, de l'économie espagnole, et prend une importance croissante », souligne l'institution. Les ventes de logements ont fortement augmenté en 2024 et ont atteint un volume de transactions supérieur à 700 000 unités, avec une croissance annuelle des ventes de 12 %, dont neuf sur dix concernaient des logements d'occasion.
« Une croissance de la demande de logements supérieure à celle de l'offre soutient la hausse des prix immobiliers et creuse le déficit », ajoute le rapport de la Banque d'Espagne.
En ce qui concerne le marché locatif, le prix moyen réel des loyers a augmenté de 12,5 % entre 2015 et 2023 pour le parc de logements loués dans le régime fiscal commun, ajoute la Banque d'Espagne. Les hausses les plus importantes sont enregistrées dans les grandes villes et les zones touristiques, où l'effort moyen pour payer le loyer oscille entre 25 % et 30 % du revenu brut, ajoutent-ils.
En effet, l'organisme recommande un cadre réglementaire stable qui renforce la sécurité juridique des bailleurs, avec la création de programmes publics d'assurance locative et d'indemnisation des loyers pour les bailleurs.
En outre, il estime que la promotion de la collaboration public-privé peut augmenter le parc de logements locatifs abordables. Il propose également de réduire les obstacles administratifs au développement foncier et à la construction, ainsi que de promouvoir la construction industrialisée afin de réduire les coûts.
Ces actions en matière de logement doivent être renforcées par des mesures complémentaires dans d'autres domaines, telles qu'une politique visant à améliorer les transports urbains ou des réformes structurelles qui améliorent le pouvoir d'achat des ménages à faibles revenus.
Source : Idealista
Europa Press , David Marrero
4 juillet 2025, 9h44